L’année 2019 marque les 130 ans du musée. Il a gardé l’esprit de jeunesse intrépide et l’âme fraîche qui caractérisaient Émile Guimet (1836-1918), son fondateur. Lors de son voyage en Asie, notamment au Japon à la fin de 1876, outre sa quête du bouddhisme et sa visite assidue aux temples, Émile Guimet traque la nouveauté et achète « du contemporain ». Pas une officine de céramiste qui lui échappe, ce qui vaut aujourd’hui au musée une très belle collection de céramiques d’époque Meiji.

Suivant la même voie, le musée s’enrichit aussi des créations d’aujourd’hui. Il poursuit notamment dans le champ de la céramique contemporaine japonaise où il a pu constituer déjà un ensemble significatif (Hakuko Ono, Takahiro Kondo, Machiko Ogawa…). Il s’attache à toutes les expressions : photographies (le Cambodgien Mak Remissa comme le Japonais Takashi Arai, ou les Français travaillant dans le no man’s land de Fukushima Carlos Ayesta et Guillaume Bression, etc.), métal, peinture, toile, papier ou paravent (Jayashree Chakravarty, Lee Bae, Kim Chong-hak, Shouchiku Tanabe, Jiang Dahai, Li Xin…), verrerie, laque, bambou (Chikunsai Tanabe) ou textile et costume (Samiro Yunoki).

À l’occasion de cet anniversaire, le parcours L’Asie Maintenant permet de présenter au sein des collections permanentes, dans le bâtiment principal place d’Iéna ainsi que dans l’hôtel d’Heidelbach, ces œuvres récemment acquises au cours des toutes dernières années, de par une politique d’acquisition et d’achats dynamique, ainsi que par les dons des artistes asiatiques auxquels le musée a confié des carte blanches d’art contemporain.  

Le musée Cernuschi étant actuellement fermé pour rénovation, L’Asie Maintenant est également l’occasion d’exposer au MNAAG quelques céramiques contemporaines de ses collections.

Enfin, le parcours fera la part belle aux artistes femmes, dont Junko Koshino et Lee Young-hee dans le domaine du textile, Sasai Fumie dans celui de la laque, ainsi que plusieurs céramistes japonaises contemporaines.