Par ses portraits en découpage-collage et en pochoir, la street artiste Carole b. rend hommage aux hommes et aux femmes d’exception qui se sont battus pour la liberté. Elle allie l’humour, la tendresse au message militant pour créer des œuvres intenses et pleines de vie.

Dans cette première exposition personnelle à l’Atelier Pièce Unique, la street artiste et plasticienne Carole b. célèbre les figures marquantes de l’émancipation : héros et héroïnes de l’Histoire, personnalités engagées de notre quotidien… Elle a intitulé cette exposition « Affranchies » au féminin pluriel, même si des portraits d’hommes sont bien présents. Thomas Sankara, Martin Luther King côtoient notamment Gisèle Halimi, Wonder Woman, Joséphine Baker, Simone Veil, la reine Elisabeth 2, Madonna…

« Il s’agit d’un clin d’œil. J’ai pris une certaine liberté avec la langue française. J’ai décidé que, pour une fois, le masculin ne l’emportait pas sur le féminin. Celles et ceux qui viendront découvrir mon univers auront d’ailleurs tout le loisir d’observer que je suis assez coutumière des jeux avec la langue française. J’aime employer l’humour pour passer des messages… » Cette licence grammaticale témoigne ainsi de l’importance croissante du mouvement des femmes dans nos sociétés, de la plus grande attention portée à leur parole.

Pour créer ses œuvres, Carole b. utilise deux techniques à base de papier. La première est le Paper Cut ou découpage-collage. Avec une infinie patience, l’artiste découpe des papiers colorés qu’elle assemble en mosaïque et en volume pour former sa composition. Nulle touche de peinture, tout est collage ! Depuis quelques années, elle développe aussi un autre axe de travail qui lui permet d’intervenir dans la rue. Elle réalise des pochoirs sur papier qu’elle colle à des emplacements stratégiques de l’espace urbain. « Le street-art, c’est l’expression de la liberté la plus pure. Les œuvres engagées y ont vraiment leur place. »

Ses pochoirs, très reconnaissables, prennent souvent la forme de timbres. « C’est un peu ma marque de fabrique. Dans une démarche pop art, je prends un objet du quotidien que je détourne de sa fonction première. Je le reproduis à la main et en grand. J’ai choisi le timbre pour son graphisme élégant et amusant. Il touche tout le monde, nous sommes tous obligés d’en acheter un jour ou l’autre. » Pour les pochoirs proposés en galerie, l’artiste ne réalise qu’un seul exemplaire sur toile et des petites séries sur papier, jamais strictement identiques… L’exposition à l’Atelier Pièce Unique sera l’occasion de voir réuni ces deux facettes de son travail. Carole b. collera également des pochoirs dans les rues. Avis aux amateurs !