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André Boubounelle
18 mai 2019 @ 10 h 00 - 25 août 2019 @ 12 h 00
A une époque où les pratiques mettent souvent de côté le pictural et le figuratif, André Boubounelle inscrit ses paysages dans la tradition classique de Pierre-Henri de Valenciennes et de Corot.
Qu’ils soient lumineux ou brumeux, ses paysages dégagent une délicate poésie, une sorte de mélancolie. Comme Chateaubriand, Boubounelle transcrit l’expérience universelle de l’homme face à la nature, ce qui donne une intensité émotionnelle rare à ces tableaux : en immersion, on se promène dans des paysages familiers, de la Seine sous la neige à la campagne ensoleillée du Vexin en passant par la forêt de Rambouillet.
Le peintre chez l’écrivain
Commissaire de l’exposition, Vincent Pietryka relie les deux artistes : « Dans l’ordre du paysage, l’acte le plus pictural dont Chateaubriand fut l’auteur [est] le travail de terrassement qu’il commanda à la Vallée-aux-Loups, où il fit « corriger » la pente du vallon pour ouvrir la vue.
C’est un vrai travail de peintre et peut-être un travail qui ne serait pas étranger à la possibilité même de la peinture de paysage. C’est une coïncidence séduisante, que les cultures ayant poussé cet art à son plus haut degré furent aussi de vieilles civilisations agricoles ayant traité le monde comme la toile vierge d’un grand tableau. Il y a la Chine des rizières, la Hollande des polders, l’Italie qui n’est tout entière qu’un immense jardin…. »
Des peintures pour découvrir les paysages franciliens
Il poursuit : « Près de la Vallée-aux-Loups, à Louveciennes, le peintre André Boubounelle a vécu et travaillé pendant vingt ans. Son œuvre est principalement de peintre paysagiste. Si au gré des voyages de l’artiste des thèmes, tangents d’ailleurs à l’œuvre de Chateaubriand, sont empruntés par lui à la Grèce, à l’Espagne, à l’Amérique, le cœur de son œuvre est le paysage français, spécialement celui de ce « pays » singulier coincé entre le Vexin et le Hurepoix qui, au couchant de Paris, recouvre aujourd’hui les départements des Hauts-de-Seine, de l’Essonne et des Yvelines. Bougival, Sèvres, Châtenay, Courson, Dourdan, Maintenon, Septeuil, Maule, Louveciennes, en marqueraient les contours. Le développement accéléré des dernières décennies tend à fondre l’Île-de-France dans une seule tonalité, urbaine et gommant les particularités. Le regard du peintre part de cette semence singulière qu’il dépasse lui aussi, mais dans une autre universalité, celle de son propre style. […] On peut faire l’expérience avec d’autres peintres qu’on a longtemps fréquentés : découvrant plus tard les lieux qu’ils ont peints, on a parfois le sentiment de traverser leur œuvre, comme si le paysage physique émanait du paysage peint. Et cela, alors même que le tableau s’écarte du paysage physique du fait des lois stylistiques propres à l’artiste et qui demandent les mêmes travaux que Chateaubriand fit faire à la Vallée-aux-Loups. »