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Agnès Jennepin « Les effrontées »

18 juin 2020 @ 14 h 30 - 1 août 2020 @ 18 h 30

Agnès Jennepin « Les effrontées »

Agnès Jennepin « Les effrontées » Ouverture de l’exposition le 18 juin en présence de l’artiste. Exposition au sous-sol jusqu’au 1er août 2020. Entrée libre Les effrontées Elles sont styliste de mode, architecte, aviatrice, physicienne, géologue, avocate, footballeuse, actrice, peintre, sculptrice ou écrivaine. Elles s’appellent Coco Chanel, Gae Aulenti, Amelia Earhart, Marie Curie, Florence Bascom, Gisèle Halimi, Ada Hegerberg, Hedy Lamarr, Pauline Boty, Camille Claudel et Daphnee du Maurier… Ce sont Les Effrontées, des portraits de femmes d’exception qui se sont inscrites dans leur temps par leur travail et leur vision du monde, chacune dans sa spécialité. Certaines sont devenues mondialement célèbres, d’autres ont été en partie occultées par leurs homologues masculins, d’autres enfin ont fait l’objet d’un oubli progressif. Mais les choses sont en train de changer et c’est sous la forme d’un autre récit qu’Agnès Jennepin a conçu ces portraits. Les Effrontées sont autant d’hommages d’une femme à d’autres femmes placés sous le signe de la dualité : en noir et blanc mais aussi en couleur, à la fois figuratifs et abstraits, entre dessin et peinture, entre apparition et disparition. Pour comprendre la démarche de l’artiste, il est important de préciser que le point de départ de ces portraits de femmes est, sauf exception, la photographie. Il arrive qu’elle ait recours à l’imaginaire pour certains portraits de femmes comme celui de Peseshet, femme médecin ayant vécu en Égypte antique sous la IV dynastie et qui est, à ce jour, la première doctoresse connue dans l’histoire de l’humanité. Dans ses portraits, elle reprend l’immédiateté du rendu photographique dans le sens où ses visages sont traités en noir et blanc et où leur rendu lisse possède cette dimension de trace et, tout à la fois, de perte propre à la technique de la photographie. Le remarquable portrait intitulé Coco est particulièrement métaphorique à cet égard : il donne à voir une Gabrielle Chanel mélancolique, perdue dans ses pensées, presque hors d’atteinte comme le sont les souvenirs enregistrés dans de vieux clichés. Le processus adopté participe pleinement de cette esthétique de la disparition puisque l’artiste procède par un travail de soustraction de la matière à l’inverse de la technique de la peinture qui consiste à rajouter des couches. Dans un premier temps, Agnès Jennepin recouvre entièrement son support de papier d’encre de Chine, puis, dans un second temps, elle efface à l’aide d’un détergent le surplus d’encre dans le but de faire apparaître les figures. C’est ainsi que surgit du fond noir Polaire. Il est intéressant de souligner que cette opération d’effacement chimique est réalisée à la javel, produit domestique par excellence. En rendant visibles ces vie féminines avec un produit ménager, l’artiste pointe l’invisible travail des femmes au foyer mais elle opère également un tour de force puisqu’elle fait remonter à la surface du papier ces identités féminines qu’elle soustrait à l’oubli. Le visage de Pauline Boty, seule artiste pop du groupe britannique, morte à 28 ans d’un cancer et oubliée des récits de l’histoire de l’art pendant 30 ans, surgit du fond dans un sfumato à la poudre de quartz qui donne une brillance presque cosmétique à ses cheveux et à son visage candide. Quant au visage à la fois affirmé et silencieux de l’architecte italienne du Musée d’Orsay Gae Aulenti il pourrait à tout moment être absorbé par l’ombre du fond. Cette subtile dissolution de la frontière entre fond et forme esquissée par Agnès Jennepin n’est pas sans rapport avec le processus de révélation de la photographie. La différence étant que le travail de l’artiste apparaît progressivement et que tout cliché photographique est voué à s’effacer avec le temps. On note que l’artiste prend parfois des distances avec la photographie et que pendant la réalisation, elle peut transformer certains traits en fonction de la perception qu’elle a de la femme qu’elle représente. D’une certaine manière, Agnès Jennepin s’approprie le vécu et la personnalité de l’héroïne peinte. Ainsi, le visage de Camille Claudel est-il allongé et la fixité de son regard intériorisé accentuée, évoquant son internement et la malnutrition. Dans tout ce camaïeu de gris, Agnès Jennepin introduit de la couleur en appliquant, au niveau des vêtements de ses personnages, un collage de papier Wenzhou sur lequel elle travaille le motif. Les éléments décoratifs constituent ici un joyeux pattern abstrait qui contraste avec le traitement figuratif plus sobre des visages. Ils sont aussi le prétexte d’un jeu fait d’indices qui visent à faire deviner, en le caractérisant, le personnage peint. Les dessins en forme de petits nuages stylisés qui figurent sur le chemisier de la toute jeune Marguerite Duras ont un parfum d’Asie qui n’est pas étranger à son parcours. Par ailleurs, l’utilisation du collage qui possède une légère épaisseur et une discontinuité plastique s’oppose à ces visages fantomatiques impalpables comme pour rappeler que le vêtement a une pérennité que le corps n’a point. De cette galerie de personnages féminins désireux de produire, de conceptualiser, d’interagir avec le réel au même titre que les hommes, on retient que l’artiste a choisi de réduire les titres aux prénoms des femmes représentées, ce qui participe à ce jeu de devinette. Catherine Macchi février 2020 (Historienne de l’art , critique d’art)Site web : http://www.galerie-depardieu.comInfos réservation :Galerie Depardieu 6 rue du docteur Jacques Guidoni 06000 Nice Tel 0 966 890 274 Du lundi au samedi de 14h30 à 18h30

Détails

Début :
18 juin 2020 @ 14 h 30
Fin :
1 août 2020 @ 18 h 30
Catégorie d’Évènement:

Lieu

Galerie Depardieu
6 Rue Du Docteur Jacques Guidoni, 06000 Nice - France + Google Map

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